LA PHONE PHOTOGRAPHY... L'AVENIR DE LA PHOTOGRAPHIE ?
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What a lustre - Photo par Emmanuelle Gerun
Prise avec un Smartphone Samsung Galaxy SIII
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Avec l'avènement de ces téléphones "intelligents", il est de plus en plus facile de prendre des photos, de les retoucher et de les diffuser !
La plupart de ces téléphones proposent une fonction appareil photo de qualité, tant au niveau des pixels que de la prise de vue. Il est possible de zoomer (zoom numérique mais pas optique), de régler la balance des blancs, d'utiliser ou non le mode flash, les modes scènes... On trouve même sur le marché des accessoires photos pour smartphone, comme des objectifs macro et grand angle, Fisheye, des zooms...
Tout est fait pour que les amateurs de photo puissent développer leur passion et ne pas être trop frustré dans sa pratique de la photographie mobile.
Une étude test, accessible sur le site de CNET France, a été réalisée sur les performances photo de 4 smartphones haut de gamme (Galaxy S3, Iphone 4, HTC One X et Xperia S). Cette étude assez complète fait le point sur les principales fonctions photo. Tout comme pour les appareils photos argentique ou numérique, on peut donc consulter des rubriques test avant de se lancer dans l'achat de Smartphone si l'une des choses qui nous pousse à l'acheter est notamment la fonction appareil photo. Rapidité, déclencheur, modes et paramètres, photographie en extérieur, nature morte, profondeur de champ, basse lumière, flash, plan large, macro... TOUT EST PASSE AU TEST, photos à l'appui.
De plus de nombreuses apps tournent autour de la photographie. Le Samsung Galaxy SIII ne propose pas moins de 231 apps payantes et 500 gratuites rien que dans la catégorie photo ! Sans parler des modes de diffusion largement accessible en mobilité.
Photographes professionnels et photophones
Les photographes professionnels ne sont pas en reste. Certains ont saisi l'opportunité d'Instagram pour avoir une meilleure visibilité et se faire connaître, avec les risques que cela peut impliquer. En effet le revers d'Instagram qui voulait s'attribuer la possibilité de commercialiser les photos publiées sur sa plateforme sans rémunérer les auteurs montre bien que les photographes, amateurs ou professionnels restent attachés à la paternité de leurs "oeuvres".
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Libération, 25 octobre 2011. Photos (Iphone) de Corentin Folhen.
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Mais les photos prises avec des smartphones s'affichent maintenant à la Une de grands journaux, comme Le Monde ou encore Libération, en octobre 2011 par exemple.
Le photojournaliste peut se servir de son photophone pour se fondre dans la masse.
Cela permet dans des contextes tendus comme les révoltes arabes d'exercer le métier incognito et d'être peut-être un peu plus en sécurité qu'en s'affichant avec un appareil photo reflex, comme l'explique le photographe Karin Ben Khelifa.
Cela peut permettre de passer "juste" pour un manifestant, et pas pour un reporter.
Réseaux sociaux et photographie
Ainsi, la plateforme d'autoédition Blurb a "commandé une étude TNS Sofres pour analyser l'importance grandissante de la photographie chez les internautes et mobinautes français".
62 % des moins de 25 ans utilisent les réseaux sociaux en ligne pour publier leurs photos (Facebook arrivant en 1ère position avec 85%, suivi de Picasa, des blogs puis de Twitter et Instagram). Plus généralement, 35 % des personnes interrogées déclarent avoir publier plus de 100 photos sur la toile.
La CNIL a elle aussi commandé une étude sur la publication d'images sur internet, qui permet de sensibilisé sur les dangers et les abus que l'on peut rencontrer et qui met en exergue 5 profils d'internautes photographes :
Le mode rafale : « je publie tout sur Internet » (7%),
Les sous-exposés : « je publie peu de photos sur Internet » (14%),
Les obturateurs : « je contrôle, mais est-ce suffisant ? » (15%),
Les mises au point : « Comme je publie beaucoup, comment m’éviter des problèmes ? » (28%),
Les analogiques : « pour moi les photos, c’est dans un album de famille » (36%).
La phone photography, l'avenir de la photographie ?
Je ne sais pas si c'est l'avenir de la photographie mais c'est sans conteste une évolution, comme le daguerréotype en son temps, la photographie argentique ou plus récemment la photographie numérique.
Pour le chercheur en culture visuel André Gunthert, la phone photography est comparable au Leica des années 30 : « À l’époque, l’arrivée du Leica sur le marché a provoqué un enthousiasme et des remous similaires : plus petit, plus léger, et surtout silencieux, le Leica permettait de prendre des photos en toute discrétion. Mais peu de professionnels le considéraient comme un appareil photo sérieux ». (source www.6mois.fr)
Tout comme l'écrivain a un carnet dans sa poche pour prendre des notes et en nourrie son inspiration, à tout moment un photographe peut très bien se servir de son appareil photo pour immortaliser une scène de rue, une émotion, de manière quasi instantanée pour s'en inspirer plus tard ou bien l'utiliser a posteriori.
L'Art est libre. Il s'exprime par tous les moyens même les moins conventionnels, et s'inspire de l'air du temps. Vouloir l'emprisonner dans un registre spécifique, le priver de l'imagination et de la spontanéité est courir à sa mort.
Enfin à mon sens l'essence même d'une bonne photographie ne réside pas dans l'appareil utilisé, mais dans le regard du photographe, dans le sens donnée à l'image, et l'émotion ressentie à la vue d'une photo.
Emmanuelle Gerun pour MON PIED, TON PIED
