LES ORIGINES DE LA PHOTO SUR ARTE

@ Phonem
Dans le cadre du mois de la photo 2012, ARTE propose du 4 novembre au 2 décembre une série de 5 documentaires qui revient sur la genèse de la photographie.

PHOTO : Cinq épisodes pour tout savoir les origines de la photographie à voir chaque dimanche à 12h30 sur ARTE.


> Dimanche 4 novembre  « Les primitifs de la photographie. 1850-1860 »
Cette collection aussi accessible qu'ambitieuse retrace l'aventure de la photo et les secrets de fabrication qui se cachent derrière une image. Au milieu du XIXe siècle, vingt-cinq ans après son invention, la photographie apparaît comme une curiosité scientifique. Mais entre 1850 et 1860, une dizaine de personnalités, en France et en Angleterre, vont se battre pour faire admettre que la photographie est un art. Parmi elles, Nadar, Le Gray, Baldus, Robison, Rejlander et Fenton furent les premiers à explorer les possibilités de la création photographique et ses rapports avec le réel.

> Dimanche 11 novembre  « La nouvelle objectivité allemande »
La Nouvelle Objectivité (1918-1930) (Neue Sachlichkeit) est un mouvement artistique apparu en Allemagne dans les années 1920 et qui succède à l'expressionnisme.
La nouvelle objectivité se développe entre 1918 et 1930 dans plusieurs grandes villes d'Allemagne et réunit alors beaucoup de grands artistes et intellectuels qui, provenant souvent du mouvement Dada (Grosz...), ont fortement pris conscience de leur responsabilité politique et de leur « devoir contestataire ».

La Nouvelle Objectivité n'a ni programme ni manifeste (contrairement au surréalisme qui se développe à la même époque en France). Elle se divise toutefois en deux branches bien distinctes qui chacune à sa manière affichent une même volonté, après l'effusion sentimentale des expressionnistes, de revenir au réel et au quotidien. La branche de droite (Karlsruhe, Munich) retourne ainsi à un classicisme harmonieux et intemporel alors que l'aile gauche (cela correspond bien sûr à des inclinations politiques), dans le feu des événements (elle se trouve à Berlin), s'engage radicalement dans une vision froide et cynique de la société.
Elle se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. « Entre jugement et constat », elle tend à la société malsaine et corrompue de l'après-guerre un miroir froid. L'art lui sert d'arme.
En photographie, ce mouvement s'est caractérisé par sa forte dimension sociale et son refus du pictorialisme
.

> Dimanche 18 novembre « La photographie mise en scène »
La mise en scène est une approche de la photographie qui permet de jouer avec les liens qu'il existe entre fiction et réalité, jouer avec le réel, les codes, les clichés. J'aime à dire que mes photographies sont semi-documentaires. Elles s'inspirent du réel, du quotidien, mais je ne suis pas journaliste, mon approche ne consiste pas à montrer les choses objectivement, mais bien à aller plus loin en donnant une nouvelle perception de la réalité, en la modifiant, elle l'exagérant, en la rendant parfois même presque grotesque.

A VOIR AUSSI
"Dans l'atelier du photographe. La photographie mise en scène" au musée Bourdelle (18 rue Antoine Bourdelle 75015 Paris), du 9 novembre 2012 au 10 février 2013. Commissaire de l'exposition : Anne Cartier-Bresson.

> Dimanche 25 novembre « Pictoralismes »

Le pictorialisme est un mouvement de photographes, en vogue à partir de 1885 environ, qui suivit la diffusion d'un nouveau procédé photographique dit « à plaque sèche » ou « gélatino-bromure d'argent » (inventé par Richard Leach Maddox en 1871, l’enregistrement est obtenu à partir d’une suspension de bromure d'argent dans de la gélatine). Il atteint son apogée au début de xxe siècle puis décline rapidement après la Première Guerre mondiale.
La photographie, inventée en 1839, est d'abord définie comme un procédé mécanique et scientifique permettant de capter la réalité visible. En Angleterre, en 1886, un article écrit par Peter Henry Emerson, « Photography : a pictorial art », défend la légitimité artistique de la photographie alors considérée comme une technique indigne de faire partie des Arts. L'expression "a pictorial art", littéralement un art de l'image, est conservée par les français qui vont nommer ce nouveau mouvement Pictorialisme.
Le pictorialisme est la toute première « école de photographie artistique ». C'est également le premier mouvement international. On considère ses dates approximatives de 1889 à 1914 (parfois plus longtemps, comme en Belgique où il dure jusqu'en 1940).
Le pictorialisme va réellement revendiquer la position artistique du médium et tenter de faire admettre la photographie parmi les Beaux-Arts. Les photographes formulent donc clairement leurs ambitions esthétiques liées. Le mouvement se positionne également contre le premier appareil Kodak lancé en 1888 par George Eastman dont le slogan publicitaire était « You press the button, we do the rest ». Les artistes pictorialistes souhaitent « dépasser la simple imitation mécanique et stricte de la nature pour ériger la photographie en un art autonome et distinct des Beaux-Arts traditionnels ». 


> Dimanche 2 décembre « Nouvelle vision, la photographie expérimentale des années 20 »
Les avant-gardes artistiques des années 1920-1930 ont accordé une place emblématique à la photographie aérienne. Caractérisées par leur bidimentionnalité, ces images ont incarné la fin des conventions perspectivistes, L’émancipation du regard humain et une nouvelle vision du monde. Les études sur la vision en plongée se sont donc logiquement inscrites dans le cadre de l’histoire des arts. À travers ce prisme, les nouveaux points de vue générés par l’architecture moderne des premiers buildings et la production massive de photographies aériennes pendant la Première Guerre mondiale sont posés comme les prémices d’un basculement du regard. Pourtant, l’histoire des représentations nous enseigne que le « fantasme de voir d’en haut » est aussi vieux que la cartographie. Quel rôle a joué la photographie dans cet imaginaire ? De par ses caractéristiques d’automatisation et d’exactitude, l’image argentique sera rapidement envisagée comme une nouvelle forme de représentation de la terre, appelée à supplanter la représentation symbolique de la carte.


>>De plus, ARTE diffusera, le mercredi 7 novembre à 22h05 « Le siècle de Cartier-Bresson », un documentaire de 52 mn signé Pierre Assouline (également auteur d'une biographie sur le photographe).


La chaîne annonce d’autres rendez-vous de ce type l’année prochaine. Il y en a 12 en tout, de 26 minutes chacun. Tous ces programmes seront visibles gratuitement sept jours après leur première diffusion sur le site de la chaîne.

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